1945. À la libération du camp de Buchenwald, les Américains découvrent près d’un millier d’enfants et d’adolescents juifs originaires de différents pays, ayant survécu aux sévices des SS, mais la plupart désormais sans famille et sans ressource. À l’initiative de l’Oeuvre de secours aux enfants (OSE), 426 d’entre eux prennent un train pour se rendre en Normandie, là où, dans un préventorium, une équipe est mandatée pour les aider : retrouver leur famille, les nourrir et leur permettre de redonner un sens à leur vie.
Bande dessinée traitant de « l’après », Les enfants de Buchenwald raconte, au plus près de la vérité et grâce à une suite de moments clés, le retour à la vie « normale » et le parcours d’un groupe d’enfants. Sensible sans être crue, cette histoire peut rejoindre tous les lectorats.
Journaliste et historienne, Dominique Missika n’a pas souhaité montrer dans ce récit l’horreur des camps de concentration, mais s’arrête plutôt sur l’après, un peu comme l’a fait Monica Hesse avec Un nom sur la liste.
Parce que si les livres d’histoire nous enseignent que la Deuxième Guerre mondiale s’est terminée en 1945, pour nombre de ceux qui ont été touchés, rien n’était fini à ce moment-là. C’est ainsi la quête de la liberté, la reconstruction physique et mentale de tout un groupe d’enfants juifs qu’on découvre ici. On sait, notamment grâce aux notes documentaires qui clôturent l’album, qu’on est au plus près de la vérité dans ce qui est raconté puisque l’autrice s’est basée sur des témoignages, ce qui est d’autant plus poignant quand on voit comment ces enfants n’avaient plus confiance en rien. On suit par ailleurs celles et ceux qui les aident au quotidien et qui apportent leur propre lumière sur les évènements, un choix intéressant pour arriver à mieux comprendre le sujet. De là vient aussi peut-être mon bémol : les traits sont froids et un peu distants et la large galerie de personnages fait en sorte que je me suis moins attachée au destin de chacun.
Il n’en demeure pas moins que c’est une lecture importante pour le devoir de mémoire, notamment avec tout ce qui se déroule actuellement, ce qu’on regarde se produire sans en mesurer toutes les conséquences. À réfléchir.
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