Cheer

Dans le monde du cheerleading, on se conforme, on lisse, on coupe, on sourit, on entre dans le moule de l’Élite sans se poser de questions. Et pourtant, lae narrateurice déborde, dépasse, dérange. Mais sa différence, dans son corps, dans son identité, dans ses aspirations ne peut être tue, elle doit être entendue. Et elle le sera.

« j’ai abandonné l’idée de me conformer
et résiste comme je le peux »

Publié dans la collection Fuwa Fuwa, Cheer est un recueil de poésie divisé en cinq parties pour autant d’années de secondaire qui parle de non-binarité, de racisme, d’adolescence, de pression sociale et d’affirmation de soi. Pour un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

C’est un recueil étonnant que celui-ci, un livre qui porte en lui une révolte, des réflexions, une vulnérabilité certaine aussi.

Ainsi, Laura Doyle Péan nous invite, pendant cinq années du secondaire, dans les années 2010, à la rencontre d’une voix d’un milieu, le cheerleading. Ce dernier qui sert de prétexte à parler du concept d’« élite » tout en donnant un aspect très concret au contrôle du corps : faire partie d’un groupe en cheer, c’est se conformer, tant physiquement que dans les mouvements. Et ici, lea narrateurice dépasse des lignes attendues, avec son corps, noir, ses cheveux, différents, sa personnalité aussi.

C’est un recueil qui raconte une histoire suivie tout en gagnant à être (re)lu de façon fragmentée. Oui, le fil rouge du cheer nous guide du début à la fin, le long de la découverte et de l’affirmation de soi de lea narrateurice, chemin vers plus de douceur envers iel-même.

« peut-être que le vrai cheer
c’est d’être honnête à propos de ses défis
trouver quelque chose de l’on aime
et des gens qui se préoccupent de nous »

Toutefois, il y a aussi plusieurs fragments très forts en eux-mêmes, qui gagnent à être lus, pensés, compris, indépendamment du reste.

Bref, un Fuwa Fuwa percutant, comme souvent, preuve que cette collection, quoiqu’encore jeune, est incontournable.  

Merci à La Bagnole pour le service de presse !