Passionné de sensations fortes, Moïse n’a jamais été vraiment fier de son corps, mais a toujours cru en ses capacités, notamment celles nécessaires à intégrer le programme pour devenir pompier à la fin de son secondaire. Tout bascule toutefois le jour où un instructeur de ce programme le ridiculise et que sa mère en ajoute malgré sa bienveillance. Moïse amorce alors un cycle de changements dans sa routine qui le mèneront vers le surentrainement et les stéroïdes anabolisants. Jusqu’où va-t-il aller avant de se rendre compte qu’il est peut-être trop tard ?
Récit psychologique qui raconte la longue descente aux enfers d’un adolescent aux prises avec une dysmorphie corporelle et une dépendance aux stéroïdes anabolisants, Gonflé à bloc s’adresse à des lecteurs intermédiaires
Il y a des éléments très intéressants avec cette histoire. D’abord pour le personnage principal, masculin, aux prises avec une mauvaise estime de son corps, caractéristique qu’on associe plus souvent aux filles. C’est rare qu’on lise des scènes de gars qui se regardent dans le miroir et se jugent alors que ça existe ! D’ailleurs, comme on le voit avec Moïse, si cette dysmorphie corporelle provoque chez eux un besoin de contrôler ce qu’ils mangent, elle pousse aussi vers l’entrainement, voire le surentrainement. Et ici, les étapes qui amènent Moïse vers les stéroïdes sont crédibles et bien présentées (il y a clairement eu de la recherche).
Néanmoins, je suis restée sur ma faim. D’abord parce que je n’ai pas cru à Moïse lui-même. Il y a quelque chose dans sa voix, dans ses réflexions qui me semblait peu naturel, justement peut-être parce qu’on sent que Léonie Faucher a fait ses recherches en ce qui concerne la spirale négative des stéroïdes (mais moins quant à l’escalade de bloc). J’ai par ailleurs été dérangée par moment par l’évolution des personnages secondaires, qui m’ont paru un peu trop « marionnettes » pour servir l’histoire, manquant de nuances dans leurs réactions, notamment à la fin.
En bref ? Un récit intéressant et à conseiller à celles et ceux qui pourraient être tenté·es de suivre le même chemin que Moïse, mais qui aurait pu être plus long pour permettre aux personnages de mieux se développer et vivre par eux-mêmes, hors du cadre principal.
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