Louise rêve de poursuivre une formation en danse, comme sa mère l’a fait avant elle. Le problème, c’est que son père refuse et que ce dernier fait la loi à la maison. Affable, prévenant, attentionné quand il y a des invité·es, l’homme devient un monstre ordinaire à la maison, enfermant la mère de Louise dans une cage dont celle-ci ne remarque même plus les barreaux. Comment Louise peut-elle faire pour l’aider à en sortir ? Et comment réussir, elle, à obtenir une vraie chance de réaliser ses rêves ?
Paru dans la collection Poéstrip, qui propose de courts romans graphiques narratifs au départ de poèmes classiques, Grande échappée parle de famille dysfonctionnelle et de violence psychologique en lien avec le poème La panthère de R.M. Rilke.
Je l’ai dit dans ma chronique sur Un message de trop, cette collection est ambitieuse en offrant des fictions à partir et en écho à un poème. Dans ce livre-ci, j’ai vraiment aimé comment l’autrice et illustratrice Bérangère Delaporte a su aller chercher l’essence du poème de Rilke, proposant une image forte à partir de celle de la panthère enfermée, à laquelle elle fait un clin d’œil au départ, son récit commençant au zoo, en parlant de violence familiale.
La thématique est importante, marquante, mais on aurait peut-être pu la nuancer un peu. Ici, j’ai l’impression que la créatrice a voulu s’assurer qu’on en voit plusieurs aspects, qu’on comprenne ses images et ça tombe parfois un poil dans la caricature (comme avec les trois petits singes). Pour moi, cette façon de faire dessert justement le propos puisqu’ici je me suis demandé comment Louise avait pu ne pas reconnaitre la situation de sa famille avant. La fin m’a aussi laissée sur ma faim. Même si on évite le final « trop rose », ça semble si ouvert que je ne suis pas sure d’avoir eu assez d’informations pour être pleinement satisfaite.
Néanmoins, même si l’écriture est parfois difficile à déchiffrer, je dois dire que le style des illustrations m’a vraiment plu. C’est un rendu très artistique qui amplifie les émotions, ce qui cadre avec le reste. J’ai particulièrement aimé quand Louise ou sa mère dansent pour s’exprimer ! Et la couverture qui fait un lien avec la proposition… très chouette !
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