Toxiques

Années 1990. Normand connait la rengaine : un nouvel appart miteux, une nouvelle école, une autre occasion de se faire intimider, lui, le pauvre qui vient d’ailleurs. Et ça ne rate pas puisqu’il se retrouve la cible d’un trio de joueurs de hockey à l’imagination vaste quand il s’agit de violence. La différence cette fois, c’est que Normand a une vieille voisine qui comprend rapidement son potentiel et lui ouvre les portes de son monde bien particulier, celui des plantes toxiques. La vengeance est tentante, mais si Normand plonge, il pourrait bien ne jamais remonter à la surface…

Écrit à quatre mains, ce récit fantastique qui fait des clins d’œil à certains classiques commence de façon réaliste en parlant d’intimidation avant de s’aventurer dans l’étrange, le surnaturel et le dangereux. Bien que l’histoire soit accessible, sachez qu’elle vise un public mature et avisé !

L’avis de Sophie

Oh que je ne sais pas quoi penser de celui-ci ! C’est envoutant à la manière de la voisine étrange de Normand, la Sullivan. L’ambiance est tout de suite un peu décalée, un peu lourde, avec le pessimisme de Normand et le décor glauque de sous-sol. L’histoire de Michel Lemieux nous laisse ensuite peu de répit et la tension monte, mais c’est vraiment plus vers le dégout que vers la peur que nous entraine le duo des auteurs… sachez-le ! L’écriture de Sébastien Gagnon est par ailleurs toujours aussi juste dans l’art de raconter le monde et la nature humaine bien particulière de l’adolescence. J’ai apprécié l’intertextualité du texte, tant dans les références explicites que dans les liens entre cette histoire et certains classiques, comme La peau de chagrin. Donc, il y a du très bon. Pourtant, je ne sais pas quoi en penser parce que l’ensemble se révèle étonnamment complexe malgré la brièveté. Que la relation entre Normand et sa voisine devient vraiment tordue (on vise un public mature ici) qui donne l'impression qu'on change tout à coup de public cible. Que les références aux années 90 parlent peut-être plus aux adultes qu’au public adolescent d’aujourd’hui. Bref, dans tous les cas, c’est un livre à conseiller à un public averti et, pour ma part, si j’ai vraiment aimé le début, j'avoue que la fin m'a un peu perturbée !  

Merci à Bayard Canada pour le service de presse !