Quand elle a été développée, la nanothérapie a été vue comme miraculeuse, les petits robots pouvant réparer le corps de l’intérieur. Mais quand leur technologie s’est emballée et qu’ils sont devenus hors de contrôle, tuant à petit feu leurs porteurs et passant d’un humain à l’autre par les échanges de fluides, il a fallu réagir vite. Ainsi, la loi du « zéro contact » s’est imposée et les contaminés ont été placés en quarantaine sur des iles, dont Terre-Nano, où ils partagent le territoire avec des autochtones, Purs, qui ont refusé de quitter leurs terres.
Mathianne a grandi avec sa mère dans les territoires du nord de Terra-Nano au milieu des autochtones. À la mort de celle-ci, elle doit se déraciner pour rejoindre son père à St-Jean, scientifique qui cherche une cure aux nanos, mais qui se fait sans arrêt couper ses subventions. Déjà en déséquilibre, Mathianne verra son horizon être encore plus bousculé quand, suite à une révélation familiale choc, le premier ministre canadien annonce la stérilisation de tous les hommes de Terra-Nano, une décision qui soulève les foules. Et les derniers arrivés sur l’ile soufflent sur les braises de la rébellion…
Autrice et scientifique, Diane Bergeron signe ici un roman dense qui allie questions éthiques, sciences et tensions familiales. Complexe, assez lent dans sa première partie, Terra Nano vise les grands lecteurs.
Attention ! Si la Covid vous perturbe trop, ce livre n’est pas pour vous. En effet, bien que ce soit une histoire complètement imaginaire, elle est à la fois crédible à la fois dans ses bases scientifiques (qui sait, nous y arriverons peut-être) et très liée dans son déroulement à ce qui se produit aujourd’hui. Non, les contaminés ne sont pas isolés sur des iles, mais toute la notion du « zéro contact » qui se prolonge avec des impacts psychologiques certains, l’idée du non-respect des règles par certains, le stress politique, les décisions difficiles à accepter et extrêmes devant le danger… disons que ça résonne ! !
Ces similitudes me sont restées en tête tout au long de ma lecture, je dois l’avouer, mais j’ai fini par cesser de faire des parallèles pour me plonger dans cette histoire… qui demande de la persévérance. En effet, on est davantage dans un récit d’atmosphère, du moins au départ, alors que tout le climat doit être mis en place. Comme Mathianne est en plus engluée dans son deuil, prise aussi avec un amour qu’elle ne peut vivre, tout est un peu plus lourd. Mais les bases posées, tant du côté scientifique (Diane Bergeron a d’ailleurs un doctorat en biochimie) que de l’aspect politique, mais aussi avec les tensions familiales et le rapport entre les contaminés et les autochtones. Il y a donc du matériel et c’est intéressant pour le grand lecteur, mais comme l’action n’arrive que dans la deuxième partie, cela demande une plus grande persévérance. L’annonce de la stérilisation vient toutefois mettre le feu aux poudres et alors l’intrigue s’élance, avec de nombreuses séquences plus actives jusqu’à la finale… qui nous laisse entrevoir la suite. À suivre, donc !
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